Je n'en revenais pas lorsque mon amie Anna qui est revenue d'Italie il y a quelques jours, me dit au détour de la conversation que les plus de 60 ans ne sont pas admis à l'hôpital. Lorsque ma sœur me raconte qu'en Alsace où les cas de malades de la "petite couronne" ont augmenté très rapidement, à l'hôpital, les "vieux" ne sont pas équipés de masques respiratoires au profit des "jeunes", et donc meurent.
Je dis la petite couronne car je ne supporte plus d'entendre répété à l'envie ce mot de "coronavirus", comme une litanie, qui est sur toutes les lèvres, et parce qu'en effet notre société peut être couronnée pour son abjection, et je ne comprends pas que personne ne s'offusque publiquement de cette horreur:
A quel principe se voue-t-on pour privilégier la vie d'un jeune à celle d'un vieux ou inversement ? D'ou vient cette échelle des valeurs? On pourrait peut être se baser sur le montant des revenus de chacun pour admettre ou non les gens à l'hôpital? Ou sur la couleur de peau? On pourrait donner des masques respiratoires qu'a ceux qui ont fait des études, ou qu'à ceux qui ont un QI élevé? Ou qu'aux blonds aux yeux bleus? Ou surtout pas aux juifs? Ou surtout pas aux musulmans, tiens ce serait plus à la mode…
Mis à part cette abjection, je vois surtout une mauvaise conscience des gouvernements apparaître clairement à la lumière de cet événement incroyable: cela fait des dizaines d'années qu'en toute conscience on conchie la planète et ses habitants, on jette des déchets nucléaires dans la mer, on épand des pesticides au dessus des têtes des populations, on nous fait bouffer des animaux mal traités et bourrées d'antibiotiques, on tue le monde naturel à petit feu et nous avec, à petit feu oui, mais là, tiens une bonne action, protégeons les nos pauvres humains!!! On les aime, mais ceux qu'on aime surtout c'est les jeunes car les vieux ne servent plus à rien, ils ne sont pas productifs, ils savent trop de choses, ils ne font que râler.
Voilà en quoi la mauvaise conscience se révèle, grâce à cette affreuse erreur et j'espère qu'elle ne va pas passer à la trappe.
Nous vivons dans un monde d'argent, et tout ce qui se passe maintenant le montre de la plus immonde façon.
Comme dit ma cousine Agnes: Vivent les fleurs à bas les couronnes.