| | | | Je n’en croyais pas ma boite mail mais mon nouveau manuscrit a été trouvé intéressant et va être publié ! je ne peux pas m’empêcher de vous faire part de cette bonne nouvelle qui inaugure mon année 2022, je suis trop contente… Même si ça ne se fait pas, tant pis je ne vais pas faire mine de rien, genre « ha oui, je ne t’avais pas dit ? » comme si c’était normal. Je ne sais pas pourquoi c’est si important pour moi, sans doute car contrairement à l’archi je me sens actrice à 100% de cette deuxième minuscule victoire, de ma capacité à écrire, et parce qu’en fait quelque part, comme l’art, ça m’a sauvé du désespoir.
L’archi c’était plutôt : « ok il faut faire des études sérieuses » et en plus, mon père n’était pas content de son métier d’architecte, il disait toujours « l’archi, c’est déboucher les chiottes de la marquise » (Ar « chi », art qui chie ?… ) , alors il fallait que je lui montre, moi que ça pouvait être très beau aussi ce métier, pour le conforter dans son choix à lui. Et puis faire un métier sérieux ça rassure les parents. Et les miens avaient grandement besoin d’être sécurisés. Surtout mon père qui avait construit la piscine dans laquelle son fils est mort. Comme paroxysme de la réussite de l’œuvre architecturale, bien qu’inversée, ou surtout, c’est pas mal ! la tombe a été super bien réussie. Pas étonnant après que son métier lui ait semblé un peu banal, un peu sans intérêt. Son grand œuvre il l’avait déjà réalisé, presqu’au début de sa carrière. Alors le reste… |
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| | | | Bien sûr c’est aussi parque je suis née dans une famille où il y avait des tas de livres que je me suis forgée une façon d’écrire à moi. Je lisais sans arrêt quand j’étais petite, et plus tard aussi, tout le temps en fait, et sans livres je me sens vraiment perdue. Je pense à Jean-Paul Kauffmann qui raconte que lorsqu’il était otage au Liban pendant presque 3 ans, la chose qui lui manquait le plus (à part sa famille) c’était de ne pas pouvoir lire. Ses ravisseurs lui avaient quand même trouvé quelques bouquins style « arlequin » et il s’en délectait, les relisait encore et encore et dans tous les sens … Je crois qu’il parle de cela dans « La maison du retour », un livre charmant où il raconte l’achat d’une propriété dans les landes, quelques mois après sa libération : l’agent immobilier pittoresque, les travaux rocambolesques, la découverte des gens du pays, et de la nature… J’ai lu ce livre pendant que je me débattais aussi avec ma nouvelle maison dans les « Hautes » Pyrénées -même si nous étions dans la plaine, tout en haut du département, pas très loin finalement de la sienne. Ma mère m’avait offert ce livre très bien choisi. |
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| | | | C’est en fait là-bas que j’ai commencé à écrire mes petites chroniques d’une parisienne à la campagne, les « Labatut n°…. » Là que j’ai commencé à rendre publique mon écriture, qui avant n’était réservée qu’a des usages très privés. Ce n’est pas rien car on se montre dans l’écriture et la diffusion de texte ou de livre nous découvre aux yeux des autres. Vous rend apte à recevoir les critiques qu’elles soient bonnes ou mauvaises, et les commentaires parfois un peu virulents. Ce nouveau livre est encore plus ouvert que mes autres écrits. Si on se cache et qu’on n’est pas un minimum sincère ça ne marche pas. C’est aussi ce qu’on apprend en psychanalyse. D’ailleurs c’est un livre sur l’inconscient que le nouveau. La plupart de vous ne serez peut être pas très intéressés à priori, car c’est un domaine qui n’est pas très partagé et n’a pas très bonne presse. C’est un peu le problème de la psychanalyse : on se plaint, en son milieu, qu’il n’y ait pas plus d’afficionados, mais en même temps ce sont des mondes très fermés ceux des psys, et qui en plus se tirent sans arrêt dans les pattes : les lacaniens contre les freudiens, les jungiens contre je ne sais qui et les écrits de Lacan gardés jalousement par certains de ses descendants, les différentes écoles, le langage abscond, les psy qui vous reçoivent dans leur cabinet sans dire un mot, avec une tête d’enterrement … Et bien, il me semble que j’essaie de démonter tout cela et de rendre compte du fait que l’inconscient c’est tous les jours et tout le temps, comme l’art, que ça fait partie de la vie et que nous sommes tous absolument « inconscients ». Et la psychanalyse c’est très proche de la philosophie. Si tous nos hommes d’états faisaient une analyse, il y aurait beaucoup moins de guerre. Mais se remettre en question et être honnête avec soi-même est un exercice difficile, et il faut entretenir cette façon de penser et de vivre car l’inconscient n’est jamais à nu. Dès qu’il se découvre il se recouvre. C’est un peu comme le sport ou la pratique d’un instrument de musique, mais en plus difficile et en plus frustrant car on ne maitrise jamais son inconscient ! Ça donne envie non ? |
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| | | | Le problème c’est qu’une fois qu’on a commencé, il n’est plus possible d’ignorer cette partie de nous-même et malgré nous, cette gymnastique de l’esprit, nous la pratiquons. Avec plus ou moins de succès et d’envie car il est bien plus confortable de rester inconscient que de comprendre réellement pourquoi nous faisions les choses, de comprendre nos choix de vie, et la façon dont nous gérons nos relations avec les autres. Il est bien plus facile de se battre et de s’engueuler, de faire la guerre, d’écraser les autres et d’être jaloux que de comprendre pourquoi on a tellement envie de gagner, d’avoir du pouvoir et de la reconnaissance. A l’inverse plus confortable aussi de rester dans son coin, de penser qu’on est nul et que de toutes les façons rien de bien ne pourra jamais nous arriver, qu’on est né comme ça. Bien plus facile de se rebeller violemment, d’être contre à priori que de se fatiguer à arranger les choses, à être un acteur, quelqu’un qui se met à la place des autres pour comprendre. Et bien plus facile aussi de refuser tous les conflits et de se dérober pour ne pas être emmerdé, et du coup de ne jamais dire ce qu’on pense. On pourrait se dire « c’est mon problème » mais en fait en général ce n’est jamais uniquement « son » problème » : car on se défoule sur les autres de toutes nos frustrations. Voir, encore et toujours les Hitler et compagnie. A notre petite échelle ça peut faire très très mal aussi.
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| | | | Toute notre histoire, notre construction intime, et les injonctions des uns et des autres, qui sont aussi celles de nos ancêtres, nous emportent dans un tourbillon qu’on ne maitrise pas. Se poser et regarder où on est et pourquoi on est là c’est ça la psychanalyse. On rectifie le tir, on change de route si on s’aperçoit que ça ne va pas sur celle qu’on a prise. Bon j’arrête là parce que c’est un vaste sujet et j’ai l’impression de prêcher et en plus je fais souvent le contraire de ce que je dis.
Bonne Année 2022, même si la date est dépassée, à tous les inconscients que nous sommes!!! |
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Pas tous les psy font des têtes d’enterrement Marianne! Mais merci de rendre la psychanalyse si vivante et vive l’inconscient(e)
RépondreSupprimernon heureusement! je décrivais seulement une tendance, que j'ai aussi vécue:) Mais je crois que je dis assez de choses positives sur la psychanalyse pour que l'on comprenne qu'elle est une discipline qui va bien au delà de certains clichés. Mais malgré tout, si ils existent ces clichés c'est qu'il y a une part de vérité.
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