L'étape: Je décidai alors que tant qu’à dépenser de l’argent, ce serait plus malin de rester une nuit à Zurich que je ne connaissais pas, j’avais toute une après-midi devant moi et une bonne partie de la journée du lendemain. Je trouvai un hôtel à trois minutes de la gare en plein centre-ville avec vue sur le fleuve bien moins cher que les autres tous hors de prix car proposant peu de service : des chambres hyper simples sans clim ni tv, ni parfois de salle de bains privée, mais un lavabo dans la chambre, puis un genre de petit lobby-salon-salle à manger avec grand frigo transparent pour mettre ses victuailles étiquetées avec nom et date de départ. Il y avait même une étagère intitulée « free » avec ce que les anciens voyageurs n’avaient pas envie de remporter. Puis un micro-onde, une bouilloire, du thé et du café, et une réception tenue par différentes jeunes filles très aimables, style "job d'étudiantes". L’après-midi malgré la chaleur de folie, je fis un immense tour (j’avais avec moi mon petit vélo pliant) et j’essayai de trouver un endroit au bord du lac où me baigner. Il y en avait pléthore mais tellement de monde que cela ne donnait pas très envie. Les gens très gais étaient aussi bien sur les berges, bronzant, mangeant, jouant, écoutant de la musique et fumant des pétards, que dans l’eau où ils barbotaient. Puis je vis une série de nageurs, tous avec des bonnets de bains vert fluo qui se dirigeaient dans le même sens dans un large couloir de nage, balisé par des lignes flottantes et, disposées régulièrement le long du chemin, de jolies barques en bois dans lesquelles officiaient des hommes ou des femmes en teeshirt à raie blanches et bleues armés de perches et de bouées. C’était l’évènement annuel de la traversée du lac. Un kilomètre et demi. Contrairement à celui de Lugano, de deux kilomètres et demi, celui-ci ne semblait pas être une course. Les nageurs, allaient à une allure assez peu sportive, en brasse principalement et cela même en papotant. Je me redirigeai alors vers le centre-ville où de grands établissements anciens tout en bois, semblant historiques, (rappelant un peu la regrettée piscine Deligny) dont l’un réservé uniquement aux femmes débordaient de monde. Les piscines n’y sont là que des découpes rectangulaires pas très grandes, pratiquées dans les planchers directement ouvertes sur l’eau du lac ou de la rivière Limmat. Tout cela me réjouissait, mais je n’arrivais pas à choisir un endroit, aucun ne me paraissait correspondre à ce que je voulais sans savoir vraiment quoi, sans doute moins de monde, et une eau plus librement accessible. J’avais la flemme d’aller plus loin, et retournai alors faire une balade dans la ville elle-même, un peu frustrée de ma baignade ratée. |