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lundi 25 mai 2015

Arthur et le Qatar


Arthur et le Qatar
En parcourant cet article sur les ouvriers au Qatar , les efforts fait pour leur donner un cadre de vie correct pour construire les infrastructures du mondial, puis à la fin de l'article , la "kafala" toujours en vigueur, (qui est en fait un système de tutelle remplaçant l'adoption plénière concernant les enfants dans le droit musulman, mais au Qatar, c'est le droit de l'employeur sur son employé qui lui n'en a pas), donc à la fin de l'article, je me sens vraiment mal à l'aise, avec l'information sur ce droit toujours pas aboli nommé la kafala qui fait que tous ces efforts déployés semblent de la poudre aux yeux destinés à faire durer cet état de non droit pour les travailleurs, même si pour les travailleurs en attendant, c'est un peu plus que de la poudre au yeux, mais ça reste de la poudre de perlimpinpin quand même; Car on peut plus longtemps s'installer dans une non vie confortable que dans une non vie insupportable. On ne meurt pas tout de suite, juste un peu plus tard, et de maux  sans doute plus pernicieux qu'on ne pourra pas reprocher directement aux employeurs Qatari;  donc j'ai pensé à la seule relation que j'ai eu avec le Qatar, et  c'était dans les années 80. J'habitais encore rue de Castelnau avec mes parents et ma sœur et j'avais cette petite chambre que mon père avait aménagée sous les toits, reliée à l'appartement par un escalier assez raide.  Ma copine Claire dont la chatte "Roxane" avait fait des petits, nous a proposé à Perrine (une autre copine)  et à moi des chatons. J'ai pris un mâle sans l'assentiment de mes parents, qui étaient furieux devant  le fait accompli qui avait la forme  d'une bestiole toute noire et assez excitée, et que j'ai appelé Arthur . Ce pauvre Arthur donc "ne devait pas sortir de ma chambre" ce qu'il s'empressait de faire dès que la porte s'ouvrait, et aussi d'aller dévorer des pigeons sous le lit de mes parents (c'était sa salle à manger exclusive) qu'il  rapportait de ses chasses sur les toits ou encore  les provisions que les autres habitants des chambres de bonne mettaient à conserver sur leur fenêtre, (ce qui était moins drôle) ou de faire pipi dans un coin presque devant la chambre de mes parents, sur la moquette bleue. Pas très au fait des habitudes de vie des chats, je décide un jour d'aller promener Arthur au champ de mars , pour lui faire prendre l'air pour qu'il aille mieux et arrête de faire des bêtises (qui me réjouissaient autant qu'elles m'emmerdaient ) et là encore même si je savais que ce n'était pas la meilleure solution, je tente l'expérience et je le libère au milieu du champ de mars en imaginant qu'il gambaderait gentiment près de là où je m'étais assise..... Il a disparu en moins de deux. J'ai mis des affiches partout et quelques jours après nous recevons un coup de fil d'un homme avec un accent prononcé disant l'avoir entendu chez lui dans la cave...  j'y vais et sonne , surveillée par plusieurs cameras, à la grille d'un de ces hôtels particuliers du bord du champ de mars, où je suis reçu par deux hommes en costard bleu marine très grands et baraqués genre garde du corps, qui parlaient arabe entre eux, avec des pistolets (et des liasses de dollars mais je ne sais pas si ca je ne l'ai pas imaginé, détail important pour la suite) qui dépassaient de leur vestons: en effet Arthur était tombé dans un soupirail qui donnait dans la cave (dans laquelle séchaient et embaumaient des pommes)  mais pour le récupérer il fallait démolir une cloison qui séparait se soupirail de la cave accessible. On ne le voyait pas mais quand je l'appelais il poussait des miaulements déchirants qui avaient donc aussi réussi à fendre le cœur  de ces deux hommes, ceux là même qui m'avaient appelée... (ou alors ils n 'avaient juste pas envie que le chat pourrisse et pue au fond du soupirail..). J'appelle illico Selim,  mon copain libanais qui était en archi avec moi et qui avait fait dans ce cadre un BTS de maçonnerie car je n'étais pas au encore au fait non plus de l'art de démolir et reconstruire des murs, (sauf en faux sur le calque avec les fameux rotrings), et en plus je me suis dit qu'il pourrait comprendre ce que les deux sbires se disaient car tout ça me semblait très exotique et excitant.  
Nous revenons donc le lendemain armé d'une masse et de carreaux de plâtres  et Arthur un peu poussiéreux mais absolument en forme sort de son trou l'air de rien, ne disant même pas merci... Je ne sais pas si c'est Selim qui ayant surpris des conversations en arabes entre les deux homme ou autre chose, car  aucun signe n'indiquait où nous étions nous aussi tombé, mais nous avons su que l'hôtel particulier en question était "la garçonnière de l'ambassadeur du Qatar"..... En tous cas supposant que  les deux sbires aimaient les pommes et les chats (et n'avait pas besoin d'argent), et que donc ils étaient  humains malgré leur flingue, leurs allures de méchant, et leur langage rocailleux, pour les remercier je leur ai fait des truffes au chocolat que je leur ai apportées... Peut être sont ils devenus des entrepreneurs qui construisent des stades ou les camps de rêves au milieu du désert pour les ouvriers philippins et indiens?? Je n'ai pas compris en tous cas si mon cadeau leur à fait plaisir car ils l'ont pris sans dire merci, un peu comme Arthur lorsqu'il est sorti de son trou.
La relation entre les deux histoires mis à part le Qatar, c'est que Arthur sans être véritablement mal traité l'a quand même été du fait du simple non droit  qu'il avait de ne pouvoir sortir de ma chambre, et quand je dis Arthur je peux aussi dire Marianne.  
Si jamais mes parents lisent ce billet, ce que mon père ne risque pas de faire, ils me reprocheraient encore d'être tordue de comparer ce qui n'est pas comparable. Ce n'est donc pas seulement le Qatar qui a fait que les deux histoires sont entrées en relation, mais aussi la "kafala" en vigueur à l'époque chez mes parents, dans les deux sens du terme, que l'anecdote avec Arthur a fait ressortir de son trou.    

HONORINE Chapitre 29


Résumé du chapitre 28
Après qu'Honorine ait allumé la lumière, ce sont les dragonicas qui apparaissent dans le fond du cachot: elles avaient été enfermées par les dragonicos car elles se sont révoltées: elles ne veulent plus être appelées dragoniconnes et on les comprend. C'est aussi en signe de révolte  qu'elles ne pondaient plus d'œuf. Apres les présentations ils se dirigent tous vers la cuisine...     



dimanche 17 mai 2015

Honorine chapitre 28


Résumé du chapitre 27
....Les cris semblent provenir d'en bas, derrière une porte fermée à double tour menant aux caves... Benik contrarié par ce nouveau problème qui éloigne d'autant plus  le moment où il pourra enfin remplir son ventre en mangeant les sablés promis, redouble d'efficacité en utilisant l'arme P pour faire sauter la serrure de la porte; son chef Tim le félicite; Tous s'engouffrent à sa suite par un escalier très profond et un couloir très sombre qui se termine par une grille de cachot.. mais on ne voit rien à travers, sauf de nombreuses paires d'yeux qui brillent dans le noir..... Honorine trouve un interrupteur et s'apprête à l'enclencher.....   




    

jeudi 14 mai 2015

Portés




 


Quand l'autre jour j'ai glissé cette photo retrouvée de mon père me portant dans le cadre de celle de mon grand père portant un chat dans une tranchée pendant la guerre de 14, je n'ai même pas vu le rapport.

Celle de mon grand père, je l'ai retrouvée il y a déjà longtemps parmi des tas de petits tirages de la taille des plaques en verre qu'il avait emportées à la guerre, et on s'est imaginé avec ma mère qu'il tirait sur place ses photos, car elles sont assez grossièrement tirées et aussi parce qu'on a retrouvé presque aucuns négatifs. Donc nous nous sommes imaginées qu'il préparait sur place les plaques, qu'il posait lui même l'émulsion sur le verre pour prendre ensuite la photo et réutilisait le verre pour les photos suivantes.  

J'ai scanné  le petit tirage pour l'améliorer un peu et l'agrandir, et surtout le montrer à ma mère qui s'étonnait de ce que j'aime les chats, et cela depuis toute petite, car selon elle "personne n'aime les chats dans la famille". Elle m'a alors dit que cette photo n'était en aucun cas une preuve que son père aimait les chats, parce que dans les tranchées il y avait des rats,  et que les chats servait à ça, à manger les rats. 
Ok je veux bien, mais on n'est pas obligé pour autant de se faire prendre en photo avec un chat dans les bras et de le tenir d'une façon qui semble prouver que l'on aime bien le chat en question. Qu'on a un peu envie de le protéger, ce chat. Comme mon père avec moi dans son manteau, non? 

En tous cas il a fallu que Jürgen entre dans mon bureau hier et voit cette photo de mon père et de moi,  et fasse un commentaire pour que je vois le rapport entre les deux photos. Jürgen a dit qu'elle était belle cette photo, et que j'avais l'air "pas contente". Puis, il a dit que c'était sans doute parce que j'avais le soleil dans les yeux. Moi je pensais que sur cette photo j'avais l'air contente au contraire d'être bien au chaud dans le manteau, et que je dormais.

En fait, je ne m'imaginais pas que j'avais l'air contente mais il me semblait absolument sûr que je devais être contente d'être là où l'on m'avait mise, dans le creux des bras et du manteau confortable en tweed de mon père, pour me protéger;  Je ne sais pas où cette photo a été prise peut être sur le perron de Villebrumier. Mon père se tient sur une hauteur puisqu'on voit la plaine derrière, mais en même temps il a une cravate ce qui n'était pas son genre quand il était à Villebrumier où il portait plutôt des vieux pulls troués.  Ce qui exaspérait ma mère : "M'enfin Daniel!!! Habille toi correctement!"

 Mais peut être que lorsqu'il était un jeune et beau Papa, il mettait une cravate à Villebrumier aussi. Ou alors il arrivait de Paris pour le week end par "Le Capitole", le train rapide Paris-Toulouse qui n'existe plus, je crois qu'il était rouge, le train, et il avait gardé ses habits de bureau. Je ne sais pas pourquoi je pense aussi qu'il était à la chasse. peut être parce qu'il y a des photos de lui avec ce manteau à la chasse. Les albums de photos de famille sont de toutes les façons rythmés par les saisons et les événements récréatifs et sportifs qui vont avec. La chasse, le tennis, le ski et la piscine à Villebrumier qui n'avait pas encore  été construite à l'époque de cette photo. Et puis si j'ai une cagoule ça veut dire qu'il fait froid. Puis le soleil est bas. donc, va pour la saison de la chasse. 
Comme le chat dans les tranchées, il devait aussi faire froid. Pas vraiment une recréation dans ce cas et le rapport s'étiole. Mais si l'on se promène dans la tranchée, celle qui sépare ces deux photos, on peut aller loin. Entre ces deux photos à part la "portée"  il manque ma mère,  pour faire le lien. 

Du coup je regarde sur mon mur de photo, dans cette pièce qui me sert de bureau quand il fait un peu chaud (elle n'est pas chauffée), et où  j'ai accrochées des tirages de photos noir et blanc. Prises par des amis, ou des photos anciennes, ou que j'ai moi même prises et tirées. Généralement encadrées, ce sont des photos que j'aime,  que j'ai accrochées spontanément, sur ce mur dont le papier peint d'origine est un peu en lambeau, et qui devait être assez laid quand il était neuf, lorsque ses couleurs étaient éclatantes. 
Mais que maintenant je trouve très beau, même en lambeau, ou surtout.

Et je vois deux autres photos de famille qui m'ont toujours parues étranges. Dans celle où je suis devant ma mère on ne sait pas comment elle me porte et si elle me porte, mais elle le fait sûrement, sans doute me met elle en avant, en lumière, vers l'objectif de l'appareil. 

Quant à celle de mon grand père et de sa Nounou à la Guadeloupe, on a l'impression qu'il a été lancé comme un ballon et qu'elle vient jute de l'attraper, de le recevoir. Sa robe est en mouvement, comme gonflée sur le coté, un contre mouvement suite à l'envoi du bébé dans les bras de la nounou, sauf que la main droite de la jeune femme ne semble pas tenir le bébé, elle est repliée et on se demande alors comment tient ce bébé, si droit. 

Finalement en observant mieux je pense qu'elle le tient par le bras ce qui est une drôle de façon de tenir un bébé. Dans tous les cas elle le tient et ne le porte pas vraiment. 
Il semble un peu en apesanteur ce bébé, et c'est sans doute ce qu'il doit ressentir étant nourri par une femme qui n'est pas sa mère et qui a sans doute son bébé à elle à nourrir aussi.  Et cette femme doit aussi se sentir projetée dans cette famille qui n'est pas la sienne. Ma mère m'a répété les mots qu'il lui a lui même répété, ces mots qu'il disait à sa nounou pour avoir plus de lait: "bay me' pt'i gout' tété " (je crois )

Je ne sais pas jusqu'à quel âge on tête le sein, et si normalement on parle déjà à cet âge, lorsqu'on tête encore le sein.
 J'imagine aussi que le créole est une langue bien plus facile à parler pour un bébé que le français policé des bourgeois de la métropole. Il a donc du apprendre à parler avec le créole de sa Nounou, et le parler avant le français. 
Quelques années apres, c'est en rentrant définitivement en métropole qu'il a aussi du se sentir projeté dans un autre monde, bien plus froid, et bien moins coloré que celui de la Guadeloupe.
    






dimanche 3 mai 2015

INTERLUDE

 Photos en vrac; toujours les mêmes thèmes: Arbres, friches industrielles,  aller retour entre Paris et Labatut, et quelques nouveautés: rayon intergalactique qui frappe la maison et pousses de bambou du jardin  avant d'être cuites.