Revenons aux coqs. Il y en a 2 perchés dans un poulailler, noirs assez gros et l’un d’eux se met à chanter à notre arrivée et n’arrête plus. – Et pourquoi chante-t-il tout le temps ? – Je ne sais pas, mais quand j’arrive, il chante. – Je prends plutôt l’autre non ? Celui qui se tait ? dis-je un peu perplexe, me souvenant tout de même de ce que m’avait dit mon amie… – Et celui-là, il ne vous plait pas ? me dit le monsieur en me désignant un petit coq très mignon avec une queue en panache vert foncé-métallique, une collerette rouille brillant, des ailes bleue et noires des pattes grises argent qui ne bronchait pas, mais néanmoins très alerte, regardant à droite, puis et à gauche à toute vitesse, secouant sa jolie crête en couronne et les deux morceaux de chewing-gum blanc collés sur ses joues. – Qu’est-ce que c’est ? – Des caroncules, c’est la race ! Et les excroissances sous le bec comme des bajoues des vielles dames de Jacques Faizant, (tiens un autre gallinacé celui-là !) sont des barbillons. Ce coq me semble parfait. Parfait pour quoi je ne sais pas très bien. Comment savoir ? Le coq était vendu et non pas donné. Sur le bon coin le commerce des animaux est interdit, il faut donc savoir que « don » veut dire « vente ». On se serre la main, 10 euros, et en plus le monsieur me l’apporte. Le coq arrive. Dans une jolie petite cage. On le libère. Il court comme un fou dans tout le jardin. Nord sud est ouest en ligne droite Je ne savais pas que les coqs couraient aussi vite. Le monsieur s’en va. Me voilà avec mon coq et ma poule. Le coq va vers le poulailler. Attente… Voit la poule derrière le grillage. Se met à chanter. Une fois deux fois trois fois, 4 fois. Il entre dans le poulailler, ils se rapprochent, et tout d'un coup la poule lui saute dessus en voletant dans tous les sens. Je croyais que c’était plutôt les coqs qui grimpaient sur les poules. Et les voilà copain comme cochon, à ne plus se quitter, mais on voit tout de suite que la poule fait la loi. Elle lui fait des petits bisous avec son bec, je ne sais pas ce qu’ils font d’autre. Quand est-ce que ma poule va faire un œuf ? Je regarde dans le poulailler tous les matins, mais walou. L’autre jour je la vois creuser un trou, puis se vautrer dedans, se couvrir de terre, se rouler dans tous les sens et glousser de contentement, et moi je ne la quitte pas des yeux pendant un quart d’heure en imaginant que ça y est, qu’elle va faire un œuf, là, en direct. Et bien non. Ma copine m’apprend qu’elle fait tout ce manège pour se débarrasser des parasites. Il reste un trou après, que l’on appelle sur les routes mal entretenues des « nids de poules » ! Eh bien voilà, tout s’explique. |