| | | « La cueilleuse ou les limbes du paradis » | |
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| | | | En 2014 je rencontrais la cueilleuse. Elle m'a ouvert les yeux. Nous avions un projet de reportage. Il n’est jamais trop tard, nous sommes en plein dans un changement de paradigme que ce projet mettrait en exergue. Avis aux faiseurs de films. |
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| | | | « La cueilleuse ou les limbes du paradis »
Vue sur l’espace derrière le Décathlon à côté du Super U. Un no man’s land, genre de prairie, dominé par un château d’eau et des pylônes électriques, à coté de la voie ferrée mais pas très loin de la rivière. Une grande femme très mince aux cheveux bruns et frisés avec un grand panier à l’épaule, marche en regardant le sol et s’accroupit de temps en temps Elle remplit son panier de feuilles et de quelques racines, elle goûte et elle parle : les noms latins des plantes, les images qu’elle y associe, le goût qu’elles ont et les façons de les accommoder fusent en paroles claires et heureuses. Nous la suivons, la bouche pleine de saveurs inédites ou plus ou moins connues, les odeurs de feuilles froissées par nos mains qui nous plongent dans des temps ressurgissant de certains limbes.
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| | | | J’écris « limbes », du latin « lumbus » : marge, frange, espace marginal et intermédiaire, étymologiquement celui entre l‘enfer et le paradis, celui de nos origines en marge de notre esprit civilisé et celui où les plantes sauvages poussent encore, celui où se met la cueilleuse non seulement pour cueillir mais aussi par rapport a la société. Elle cueille en marge du super U où elle ne met jamais les pieds. Le limbe c’est aussi la feuille, la partie de la plante qui est exposée au soleil pour effectuer la photosynthèse. Ce mot me vient à la bouche, cette même bouche qui le mange, ce limbe de la plante, et qui m’en sort, des limbes, par le resurgissement d’un bonheur de promenade, d’errance, de grand air, de lumière, d’indépendance et de cadeaux qui ne demandent qu’a être ramassés à partir du moment où ils sont reconnus.
L’utopie, c’est aussi ça : par la connaissance et l’errance, déchiffrer ou défricher la civilisation pour retrouver le bonheur originel de la nourriture cueillie et offerte dans les limbes, tant que l’enfer ne nous à pas absorbés, à la recherche du paradis.
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| | | | Nous suivons la cueilleuse, incrédules et émerveillés, sceptiques et heureux, conversant de milles choses, ne retenant rien mais apprenant des tonnes, saturés de goûts d’odeurs et de lumière, d’envie de créations culinaires et linguistiques, de voyages et de liberté. Le recherche de la cueilleuse, « on est ce qu’on mange », n’est surtout pas le retour à une certaine animalité puisqu’à celle-ci, la connaissance et la philosophie ne sont pas nécessaire. Sa recherche, c’est celle d’un équilibre physique, psychologique et intellectuel, à travers son mode de vie et sa nourriture faite de cueillette, c’est aussi le résultat en constante évolution de son passé, son enfance, ses études, sa famille, ses enfants, c’est le miroir qu’elle nous tend pour y regarder la nôtre, si l’envie nous prend d’explorer les limbes d’un des nombreux paradis qui nous est offert. …../….. |
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| | | | La cueilleuse Née en 1969, d’un père professeur d’allemand et d’une mère pédiatre, elle passe une enfance normale avec cours de piano et de danse, rythmée par les grandes vacances à parcourir les montagnes. Etudes de lettres classiques après avoir essayé le droit, Son envie d’indépendance et d’une vie moins conventionnelle, qui lui cause néanmoins un grand malaise à l’adolescence, se concrétise petit à petit : Elle se marie avec un artiste musicien, vit la nuit fait des enfants jeune ; Puis les choses s’accélèrent, des rencontres décisives se font, un israélien « échappé du Mossad » qui échoue chez eux, lui apprends à faucher et cueillir les plantes pour la soupe, ses lectures sur l’autre façon de manger et d’éduquer ses enfants lui confirme ce qu’elle pressentait : il existe des alternatives, plus proches de la nature, plus intuitives qui permettent de vivre mieux mais surtout qui correspondent à ses envies profondes et qui sont nécessaires à son équilibre mental et physique. « Au pavillon des enfants obèses à V…...où le directeur fait expérience de verger en accès libre pour les enfants, moi l'anorexique boulimique, je leur explique la force de rassasiement des plantes, la satiété retrouvée sans effet secondaire, l'autre façon de manger : le grignotage permanent au fil du chemin, la joie de cueillir sur pied, à l'arbre » (la cueilleuse) |
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| | | | L’autre rencontre avec celle de B … grand voyageur et adepte de la vie en communauté alternative, vit tout un hiver dans l‘arbre du jardin de la maison de la ville où elle habite et lui apprend la « survie » en milieu urbain. Elle parcourt la ville, la campagne, en France et en voyage, pour se nourrir. Les enfants grandissent le père s’en va et le manque d’argent est compensé par le nouveau mode de vie :la cueillette, les conserves et le séchage, pas d’électroménager du tout, (ni frigo, ni machine à laver) pas de nourriture animale, gagner très peu dépenser très peu… prendre ce qui nous est offert (en l’occurrence la nature) échanger, faire partager son savoir et ses convictions en organisant des cueillettes de groupes avec entre autres : des sdf , des enfants, des amis, puis elle est de plus en plus appelée à participer à des évènements artistiques ou commémoratifs, où ses « buffets sauvages » sont demandés pour illustrer des thèmes très divers… |
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| | | | « Je cuisine frénétiquement des « buffets sauvages » pour des évènements en tous genres, petits festivals, de musique, de danse, d’art contemporain. Petits ateliers amicaux ou privés, et recherches en gastronomie préhistorique et archeo expérimentale Expériences de survie douce en montagne et à Paris, puis balades guidées… » (La cueilleuse) |
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