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lundi 27 avril 2020

divers poèmes ou pas (pendant les temps troublés)

Avril

Le merle mort

J’étais désespérée
J’ai trouvé un merle mort au milieu de la pelouse.
Mikro…  A du jouer avec, le torturer….
Comment lui faire comprendre ?
J’ai pleuré.
Imaginé la femelle, avec ses œufs, désemparée.
Plus de chant dans le jardin
j’ai entendu un merle lointain.
Le soir, l’angoisse m’a prise
J’ai eu besoin de pleurer, encore.
Puis j’ai ouvert le piano
Puis j’ai ouvert la porte, et j’ai joué.
Pour le merle mort.
Pour les oiseaux.
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La maison abandonnée

Je saute les barrières
J’atterris dans des lieux étranges
Abandonnés, abîmés.
Il y a des restes, j’essaie d’imaginer…
Les jardins vivent encore, pas les humains
Les fleurs poussent et tapissent la prairie
Là des jacinthes des bois bleues, à l’ombre des grands arbres
Les oiseaux sont tranquilles,
je vois le cul d’un lapin qui file dans un fourré
Les portes, les fenêtres sont murées,
Et dans les maisons on ne peut plus aller
Tant mieux car c’est parfois trop d’émotion d’y pénétrer
Il reste souvent des éléments
qui nous rapprochent trop de ceux qui étaient là avant
Je tourne autour du grand bâtiment
J’inspecte sous mes pas et autour de moi
J’encercle le territoire, découvre les barrières, une route derrière, un grand portail, mais plus loin des barbelés et des cuves à pétrole.
La route est coupée, le chemin ne va nul part,
les énormes silos ont envahit l’espace, je vois un écriteau: "Danger ne pas fumer"
je marche sur un pipe line  qui court dans ce jardin, en souterrain !
et je ne sais pas
si les bulbes des fleurs et le nerf d’acier font bon ménage
là sous mes pieds.
Je me fais un bouquet, toujours ça de gagné !



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24 avril

Ma Mikro…
a disparu
Déjà deux jours que je ne la vois plus
La nuit elle ne vient plus me voir dans mon lit
A chaque détour de porte je m’attends à la voir
Hier soir sur le chemin de halage
Je suis allée au bout,
Jusqu’au ponton abandonné et je pleurais 
puis tout d’un coup le chant d’un oiseau a séché mes larmes
C’était le rossignol ! Là bas il est tranquille…
J’en entendais un autre au loin
je me suis approchée pour l’enregistrer puis je suis repartie : « Mikro ! Mikro ! » accompagné des 3 notes sifflées que je donne à mes chats comme repère sonore.
J’ai répété l’ensemble, tout le long du retour, puis je suis rentrée.
Ce matin, cette journée,
cette soirée qui commence, sans Mikro
je suis retournée au ponton.
Mais il n’y avait
Que le rossignol
Pourtant il s’appliquait et chantait bien, ce petit oiseau !

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27 avril

je refuse de vivre dans un monde où tout le monde est masqué.


lundi 13 avril 2020

Histoires de Lune et autres (pendant les temps troublés)


La lune est là
Si présente ce soir
La Seine comme un miroir


Tant de beauté me dit d’aller me coucher
car j’ai trop peur qu’elle disparaisse avec moi
si je reste là.








Mikro m’accompagne
sur le chemin au bord de l’eau 
alors que je ne savais pas qu’elle était là
Elle est apparue
Avec son petit grelot
Et a suivit mes pas
noire et blanche
en cadence !
Nous sommes allées jusqu’au ponton abandonné
Et là, nous avons retrouvé la Lune, 2 fois,
car la coquine sait bien qu’en étant là
Elle se reflètera exactement
où elle sera belle.
Les arbres aussi comprennent
que sans leurs feuilles mais juste avec des bourgeons, ils font les beaux
avec cette lumière, par derrière, qui les éclaire
Ils nous donnent, en tous cas à moi
Tout.



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Je remplis des arrosoirs
et cette nuit j’ai rêvé que j’écrivais
C’était le bac de français mais rien ne sortait de moi
J’ai aussi mouillé mes pieds, chaussés de claquettes
J’étais contente de les sortir de leur tiroir d’été. 

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Les chats sont partis
dans la nuit.













Ce soir
il fait noir,
Et je ne sais pas pourquoi la Lune nous a abandonné
Cette nuit peut être, par la fenêtre,
elle éclairera mon oreiller.





j'entendrai la chouette et me demanderai encore
pourquoi elle chante avec tant d'inconstance
Ce n'est sans doute pas un chant,
mais pour elle et pour moi, si.
la chouette "ulule"
mais ça ne ressemble en rien à ce que j'entends.

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Le vent est revenu
et avec lui les mauvaises nouvelles
Je n'en peux plus d'être enfermée dans le temps
(à défaut de l'être dans un appartement)

Je n'ai plus de page à mon cahier.
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Le président 
nous parle comme à des enfants







mardi 7 avril 2020

Poèmes courts des temps troublés 18,19,20,......

le temps qui passe n'apporte rien d'autre
qu'un peu de temps qui passe.






Il y a un côté rassurant
au fait de savoir que tout ce que j'entreprends
je pourrai le finir.
mais le temps s'envole pourtant.











je regarde mes graines pousser qui ne poussent pas
j'aimerai surprendre le moment où apparaitrons les feuilles.
sauf que je crois en même temps que mon regard les bloque:
Sauf qu'elles ne sont pas moi!
Mais je ne peux m'empêcher de le faire,
j'ai peur que le monde s'en aille sans moi.






J'insiste sur le monde arrêté
Je mets de côté tout ce qui me fait chier
J'en profite!




Le bleu est parti
remplacé par le gris
On avait perdu l'habitude de la pluie

Je regarde le temps comme jamais
Comme si c'était la dernière fois que j'en profiterai

J'ai marché sous la pluie,
la terre sentait bon comme en plein été
les odeurs réveillées par le brusqu'orage

J'observe les maisons,
et comment rendre laid tout ce qui était beau
on remplace l'ancien par le nouveau,
le bois par le plastique, la chaux par le béton,
et on se libère ainsi de l'entretien,
et tout se salit
sans entretien aussi.


Ce qui sauve le laid, heureusement c'est la nature,
qui parfois prend le dessus,
lorsque les arbres sont laissés entiers,
les glycines se déployer,
et si les tulipes sont parsemées et non pas rassemblées dans la brouette du grand père
Les odeurs aussi
 aident à oublier les nains de jardin et les volets festonnés.















Le chat passe et repasse
Il se demande où aller
sur les genoux ou sur son coussin,
Dehors il y a la pluie
et la cuisine est silencieuse.

Les jours se répètent à l'infini
on est à peine levé
qu'il est temps d'aller se coucher.

jeudi 2 avril 2020

Poèmes courts des temps troublés 14,15.16,17


Sur l'autoroute, personne, et j'avais envie d'y voir
des réunions d'animaux se demandant
s'ils allaient enfin pouvoir
traverser tranquillement.
Au lieu de ça, non, le vide de l'asphalte se déroulait.










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Les péniches passent comme si de rien n'était,
Elles transportent sûrement de quoi vivre à ceux que je ne vois pas.
La Seine m'aide à croire que je ne suis pas seule, au bout du jardin.



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Fifi saute sur mes genoux alors que j'écris,
et son ronronnement accompagne mes mots.
Je ne sais pas à quoi elle pense et si elle pense
Et j'aimerai être sereine aussi
Et me laisser aller, à vivre.





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Je me souviens de la maison où je ne suis pas
De la lumière d'hiver dans le salon,
du piano faux,
et des portraits que je ne connais pas.
Les photos défilent et me ramènent à mes souvenirs.
J'aimerai être partout à la fois.






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Le soleil, la solitude me tiennent compagnie