Avril
Le merle mort
J’étais désespérée
J’ai trouvé un merle mort au milieu de la pelouse.
Mikro… A du
jouer avec, le torturer….
Comment lui faire comprendre ?
J’ai pleuré.
Imaginé la femelle, avec ses œufs, désemparée.
Plus de chant dans le jardin
j’ai entendu un merle lointain.
Le soir, l’angoisse m’a prise
J’ai eu besoin de pleurer, encore.
Puis j’ai ouvert le piano
Puis j’ai ouvert la porte, et j’ai joué.
Pour le merle mort.
Pour les oiseaux.
----------------------------------------------
La maison abandonnée
Je saute les barrières
J’atterris dans des lieux étranges
Abandonnés, abîmés.
Il y a des restes, j’essaie d’imaginer…
Les jardins vivent encore, pas les humains
Les fleurs poussent et tapissent la prairie
Là des jacinthes des bois bleues, à l’ombre des grands
arbres
Les oiseaux sont tranquilles,
je vois le cul d’un lapin qui file dans un fourré
Les portes, les fenêtres sont murées,
Et dans les maisons on ne peut plus aller
Tant mieux car c’est parfois trop d’émotion d’y pénétrer
Il reste souvent des éléments
qui nous rapprochent trop de ceux qui étaient là avant
Je tourne autour du grand bâtiment
J’inspecte sous mes pas et autour de moi
J’encercle le territoire, découvre les barrières, une route
derrière, un grand portail, mais plus loin des barbelés et des cuves à
pétrole.
La route est coupée, le chemin ne va nul part,
les énormes silos ont envahit l’espace, je vois un
écriteau: "Danger ne pas fumer"
je marche sur un pipe line qui court dans ce jardin,
en souterrain !
et je ne sais pas
si les bulbes des fleurs et le nerf d’acier font bon ménage
là sous mes pieds.
Je me fais un bouquet, toujours ça de gagné !
---------------------------------------------------------------------------
24 avril
Ma Mikro…
a disparu
Déjà deux jours que je ne la vois plus
La nuit elle ne vient plus me voir dans mon lit
A chaque détour de porte je m’attends à la voir
Hier soir sur le chemin de halage
Je suis allée au bout,
Jusqu’au ponton abandonné et je pleurais
puis tout d’un coup le chant d’un oiseau a séché mes larmes
C’était le rossignol ! Là bas il est tranquille…
J’en entendais un autre au loin
je me suis approchée pour l’enregistrer puis je suis
repartie : « Mikro ! Mikro ! » accompagné des 3 notes
sifflées que je donne à mes chats comme repère sonore.
J’ai répété l’ensemble, tout le long du retour, puis je suis
rentrée.
Ce matin, cette journée,
cette soirée qui commence, sans Mikro
je suis retournée au ponton.
Mais il n’y avait
Que le rossignol
Pourtant il s’appliquait et chantait bien, ce petit
oiseau !
-----------------------------------------------------------------------------------------------------
27 avril
je refuse de vivre dans un monde où tout le monde est
masqué.
















