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mercredi 22 mars 2017

la cour de récréation




       Dominique Lagrange, professeur de français au collège de Vic en Bigorre, m'a proposé d'intervenir comme photographe sur le thème de "la cour de récréation" Je suis donc venue un matin de 9h a 10h rencontrer les élèves de sa classe de 3éme.
Les photos que j'ai faites ont été présentées la semaine suivante lors de la matinée "portes ouvertes" du collège.
La cour de recréation

Lieu de jeu, de détente , où l'on est tous ensemble, mais où il est difficile de se retrouver seul si on le désire, lieu où l'on se doit d'être sociable, alors que l'on en a pas toujours envie, et où la solitude peut être stigmatisée. 
Lieu généralement clos de mur, où la liberté est surveillée, où l'on est vu, non seulement par les adultes mais aussi par les autres élèves.
Lieu où peuvent s'épanouir amitiés comme inimitiés, douceur comme violence, bienveillance comme moquerie. 

Sur ces photos on voit la cour dans son ensemble, avec une mise en scène permettant d'isoler un élève pendant que les autres tiennent le drap.
 
La cour est la scène du théâtre, 
Les élèves qui sont derrière le drap sont les figurants, les acteurs secondaires 
L'élève isolé et assis, est l'acteur principal. 

Non seulement, techniquement, le drap met en valeur l'élève seul, il permet d'avoir un fond neutre et de faire ressortir la silhouette, d'éclairer le visage,  mais aussi il permet de l'isoler des autres pour qu'il puisse se retrouver, être lui même, et ne pas forcement participer au jeu social. Bien sûr il y a le photographe qui le regarde, mais il a sa propre attitude face l'objectif, même si je lui ai demandé d'avoir l'air sérieux. Ce que je lui suggérais en fait,  c'est de ne pas faire "comme les autres". Ainsi dans l'attitude, la pose particulière qu'il a  décidé de prendre à ce moment là, il a pu exprimer son individualité.

J'ai alors re-cadré les photos pour faire ressortir cet aspect: On voit alors l'élève comme si il était dans une pièce fermée, tout seul, face à lui même. 
Le choix du drap n'est pas innocent: on est généralement dans une grande intimité lorsque l'on est dans son drap, dans son lit, et on peut même dire,  que là dans la cour de recréation, où ce n'est pas vraiment l'endroit,  on se retrouve alors "dans de beaux draps"*…

Petite sélection des photos













  
  
  

                                       

Ces 2 photos :Dominique Lagrange


                                           

samedi 4 mars 2017

3 Poèmes des premières nuits sur l'île.




Le Chat

Dans la constellation des étoiles, il est là mon ange gardien,
Noir, blanc gris ou ce qu'il veut, à raies ou plein de taches,
Beau toujours, drôle aussi,
Je sens sa rumeur apaisante,
Son petit moteur de bonheur,
Et avec sa langue râpeuse, il nettoie les ondes de ma peur,
Sa douceur pleine de prestance,
Sa souplesse précise et son abandon m'enveloppent d'une nuée de confiance qui se dissipe comme un brouillard matinal,
Mais il aura déposé pour toujours une vérité sur la différence qui nous unit.


La Mer

Comme un nuage épais et dense
Le bruit de la mer enveloppe tout
Je ne sais pas si j'ai peur ou si il me rassure
Il me semble avaler l'espace avec sa grande gueule respirante
Mais je ne sais si c'est pour mon bien ou pour mon malheur.
Je m'endors écrasée plutôt que bercée
Et me réveille régulièrement
Etonnée d'être d'être là, encore vivante à côté du monstre
Et si le chat blanc est venu hier soir dormir avec moi, c'était pour me protéger et dire aux vagues de  se tenir à carreau
J'ouvre la porte sur la coursive où il se tenait hier à la même heure
Mais il s'occupe de quelqu'autre être sensible et effrayé, qu'il doit soigner
Le temps de sa première nuit prés de l'antre de la Mer
Dont on ne saura jamais si elle nous aime ou nous hait
Comme cette autre qui fait semblant de ne pas être la même
Comme si un pauvre "e" pouvait faire la différence.


La Mouette

La Mouette nous nargue
Elle s'approche et plane
À deux pas de nous, à hauteur de nos yeux,
Nous qui sommes plantés comme des arbres sur cette terrasse,
Elle nous regarde et vire et puis revient,
Nous montre l'étendue de ses ailes et la facilité de son vol, s'éloigne à nouveau
et bat légèrement de ses merveilleux bras, plus utiles au bonheur que les nôtres, en cet instant où jaloux et empâtés, nous la regardons s'éloigner d'un petit coup de vent qui suffit à la porter,
Elle file, se moquant de nos activités terrestres,
Si lourdes du sens qu'on leur donne.

Là, nous dérivons aussi dans nos esprits abrutis,
et le vol éveillât un éclair de liberté.